![Présence de plomb dans l'eau : Les résultats des analyses du LCPOAE qui créent la psychose à Linguère 10 robinet eau - Senenews - Actualité au Sénégal, Politique, Économie, Sport]()
En plus du calvaire quotidien causé par les perturbations récurrentes dans la distribution d’eau, les populations de Linguère font désormais face à une menace sanitaire majeure : la présence de plomb dans l’eau servie aux ménages.
D’après les analyses effectuées le 21 décembre 2024 par le Laboratoire de Chimie Physique Organique et d’Analyses Environnementales (LCPOAE) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD), seul le plomb (Pb) dépasse la valeur maximale recommandée. Un constat alarmant confirmé et rapporté dans les colonnes du journal SourceA, qui met en lumière les risques sanitaires graves encourus par les habitants.
Ce métal lourd, toxique pour l’organisme, peut provoquer des troubles réversibles ou irréversibles, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes. Face à cette situation, l'inquiétude grandit dans les foyers et se propage sur les réseaux sociaux. Toujours selon SourceA, les vidéos montrant la couleur suspecte de l’eau jaillissant des robinets de certains quartiers sont devenues virales. Dans l’une d’elles, l’auteur s’exclame : « Ce n’est pas du ngalakh », en référence à la boisson épaisse et sucrée servie lors des fêtes de Pâques, à cause de la couleur brunâtre de l’eau.
Malgré l’amélioration relative de la distribution dans les quartiers de Linguère — commune dirigée par l’ancien ministre Aly Ngouille Ndiaye — la qualité du liquide précieux reste très contestée. Bouna Niang, professeur de M/SVT et résident au quartier Linguère Coumba 1, déplore dans SourceA : « Cela fait des années que nous vivons ce calvaire. L’eau cesse de couler dès 7 h, parfois jusqu’après midi, et ce qui en sort est d’une couleur blanchâtre ou brunâtre inquiétante. »
À ces critiques s’ajoute l’indignation d’un autre habitant, qui regrette que les techniciens de la SEN’EAU ne fournissent aucune explication technico-scientifique claire. Il rappelle que
l’eau, source de vie, devient un vecteur de maladies graves lorsqu’elle n’est pas potable, véhiculant bactéries, virus, micro-organismes ou parasites. Ce point a également été mis en avant par SourceA, qui cite un rapport technique établissant un lien direct entre la consommation d’eau contaminée et certaines pathologies chroniques.
Mamadou Cobar, administrateur du Panel Takhaw ngir Yitte Djolof et conseiller municipal, a rapporté que le technicien dépêché par l’Agence régionale de Louga de la SEN’EAU avait détecté une forte teneur en fer dans l’eau. Toutefois, les habitants restent sceptiques quant aux explications fournies, d’autant que le véritable problème — la contamination au plomb — semble avoir été minimisé.
Le rapport d’analyse du LCPOAE, dont SourceA affirme avoir obtenu une copie, précise que les valeurs mesurées pour les phosphates, nitrates, sulfates, fer, chrome VI et cuivre sont toutes dans les normes. Cependant, la concentration en plomb atteignait 2,6 mg/litre, alors que la norme recommandée est de 0,01 mg/litre, soit un dépassement de plus de 250 fois la limite tolérée. Une situation jugée critique par les spécialistes, qui appellent à une réaction urgente des autorités.