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Fermeture des bases militaires françaises : Dans l’enfer des 162 employés sénégalais licenciés

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L'annonce de la fermeture des bases militaires françaises au Sénégal a bouleversé la vie de 162 employés locaux, soudainement confrontés à un avenir incertain. Derrière les décisions géopolitiques et les discours sur la souveraineté nationale, ce sont des destins individuels qui se jouent, entre peur, incompréhension et résignation.

Djibril Ndiaye, technicien en maintenance informatique, fait partie des employés licenciés. Depuis 1999, il évolue au sein des Éléments français au Sénégal (EFS). « Chaque jour, je me lève avec cette angoisse : que vais-je devenir après juillet 2025 ? », confie-t-il, visiblement abattu. Elisabeth Ndiaye, employée administrative, partage le même sentiment d'injustice. « J'ai consacré plus de vingt ans à mon travail. Aujourd'hui, tout s'effondre. Je ne sais pas comment je vais subvenir aux besoins de ma famille », déplore-t-elle. Souleymane Touré, électrotechnicien depuis plus de trente ans, exprime son incompréhension : « Nous comprenons la volonté de renforcement de la souveraineté nationale, mais notre dignité ne doit pas être sacrifiée. Nous aurions aimé être accompagnés et considérés dans cette transition. »

Une décision aux conséquences humaines profondes

La fermeture des bases militaires françaises au Sénégal s'inscrit dans une dynamique plus large de redéploiement stratégique des forces françaises en Afrique. Cette décision, qui répond aux engagements politiques du président Bassirou Diomaye Faye, s'accompagne d'un coût humain significatif. Armand Cissé, magasinier depuis 1998, fait partie de ces employés qui ont du mal à accepter la situation. « J'ai donné 26 ans de ma vie à ce travail. Aujourd'hui, je suis livré à moi-même. La France nous abandonne et le Sénégal ne nous propose aucune solution », confie-t-il. Loin des considérations géopolitiques, ces travailleurs font face à des réalités concrètes : remboursement de prêts bancaires, scolarisation des enfants, loyers impayés, pression sociale... « C'est une véritable tragédie silencieuse », lâche Elisabeth Ndiaye.

Un avenir incertain, une demande de considération

Face à la situation, les employés licenciés demandent aux autorités françaises et sénégalaises un plan de reclassement. « Nous avons des compétences, des expériences et des diplômes. Pourquoi ne pas nous intégrer dans l'administration sénégalaise ou dans des entreprises publiques ? » plaide Djibril Ndiaye. Si certaines voix pointent du doigt le gouvernement sénégalais, d'autres rappellent que la France avait déjà amorcé le retrait de ses bases militaires dès 2023. « Ce licenciement n'est pas une surprise, mais nous espérions une meilleure anticipation », regrette Armand Cissé. Pour l'heure, les 162 employés vivent dans l'attente d'une solution. « Nos lendemains s'annoncent sombres. Nous ne demandons pas l'aumône, juste un accompagnement pour rebondir », conclut Souleymane Touré. Un cri de détresse qui mérite d'être entendu.

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